#transparencesdedansdehors – 24 mai 2016

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Chez moi c’est vieux et tout tordu et pourtant je m’y sens bien. Il y a tout un village dans ma tête qui ne ressemble peut-être pas au tien. Les vieux y dansent le paso doble, mes oncles et mes cousins jouent aux cartes. Mon frère est un peu ailleurs, ma sœur harangue les foules et ma mère est partie se promener car ça lui fait du bien. Au centre du village les enfants chantent et tissent des amitiés, les camarades parlent politique et mon père rie aux éclats. Les voisines s’approchent et nous rejoignent, les odeurs nous envahissent d’appétit. Tout autour de mon village, il y a de grands passages et des petits, pas de frontières. Les fils barbelés n’ont pas droit de cité. Il y a tout un village dans ma tête et quand la nuit tombe, le ciel est là pour me le rappeler.

#transparencesdedansdehors – 28/02/2015

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Quelque part dans le quartier de la Madeleine à Orléans, des bribes de Beyrouth, du Caire, au pied d’un mur des hommes (anges ou démons ?) en train de prier. Hors cadre, si présents, des souvenirs de Damas…

La vie peut être si âpre…

Nous valserons de nouveau… lové(e)s aux creux de l’amour, les pieds sur terre, pas tout à fait sur le même fil mais relié(e)s.

#transparencesdedansdehors – 11/01/2015 – 21/02/2015

innawouam - 21/02/2015(2) Aujourd’hui, dans ma cuisine, je suis ce migan qui va venir remplir le ventre vide de mes enfants : patate douce, panais, petits pois carottes, viande de dinde grillée, sauce soja et coriandre… Je me souviens, il y a quelques semaines…

« … ce que l’histoire, ma mémoire intime et celle que je partage parfois avec d’autres, mon pays rêvé et mon pays réel ont fait de moi. … mes choix passés et à venir. … l’espoir que nous arrivions à VIVRE ensemble avec nos différences. Le temps du deuil et de l’émotion … toujours Charlie (contre le crime et la toute puissance) mais … pas cette unité nationale fantasmée et instrumentalisée sous l’apparence d’un angélisme qui est le contraire de Charlie Hebdo. … m’enlever la merde des yeux et me sentir responsable (comme le colibri) du feu qui brûle notre village. … trouver la force de gueuler contre l’injustice et toutes les formes de condescendance à l’égard de ceux que l’on qualifie un peu vite de cons car ils sont étrangers à ce qui nous guide. … comprendre ! … la paix sociale pour nos enfants et pour nos vieux. … trouver le courage et les ressources pour aller vers tous les autres d’égale à égal et que nous construisions ensemble un (nouveau) pays/monde/archipel plus juste, plus libre dans la fraternité. On a réduit l’UTOPIE à une chimère du passé, il est urgent de lui redonner la place féconde qui permettra de survivre à notre triste réalité. »

Au mitan de ma cuisine, je suis le bruit et l’odeur, … certains ont le ventre bien remplis, d’autres ont faim et soif.

#transparencesdedansdehors – 21/02/2015

innawouam - 21/02/2015

Derrière ma fenêtre je suis tout un tas de contes de fées de pacotilles… Je m’applique à ne pas rester dans les limites que les conventions m’imposent… Mais parfois je suis un peu fatiguée de lutter. A l’école on continue à apprendre que les filles ont une jolie robe et les garçons une ceinture de soldat (oui oui tous les matins ma pitchounette, pour apprendre à reconnaître son prénom, n’a le choix qu’entre ces deux avatars…). Derrière ma fenêtre, je me sens souvent impuissante à déplacer les frontières et, pourtant, je rêve que je me glisse dans la peau d’animaux fabuleux, comme ces grenouilles ailées sur qui ne repose aucune injonction à devenir des princesses ou des reines impitoyables. Après l’hiver, chaque année, elles se rassemblent pour fêter les retrouvailles de leurs âmes laissées en errance toute l’année écoulée. Elles se rappellent la valeur du temps et se racontent de grosses blagues pour détendre l’intérieur de leurs humeurs restées figées et endurcies pendant la période hivernale. Elles raillent, elles blasphèment, elles font l’amour avec les mots… Et lorsque leurs corps sont bien dégourdis, alors elles dansent pour fêter le retour du soleil, sur un petit rock, un rub a dub ou un reggae…
Derrière ma fenêtre je suis bien plus que mes volets fermés…

#transparencesdedandehors – 31/01/2015

dedans/dehors Sophie Pécresse

Photo Sophie Pécresse

derrière ma fenêtre je suis tout phares éteints… la semaine s’est abattue sur moi, la paresse s’est enfin autorisée… l’écho de mes pas de working girl me laisse un semblant de mal au crâne, j’ai pourtant écrasé ma cigarette et débranché la cafetière, enfilé ma djellaba népalaise mais je peine à trouver le repos… le vrai, celui qui répare, et me conduirait à des rêves sans prétention, des rêves de chaleur qui embrasse, des rêves de courir nue dans des champs de luzerne au soleil, des rêves d’abandon… des rêves de pluie sans bourdon.